Le Château de Barbarin à travers les siècles

XIIème siècle : Abbaye de Bonnevaux

En 1185, les moines cisterciens de l’abbaye de Bonnevaux qui exploitent la grange de la Perrière de Primarette occupent le lieu. (cartulaire de N.D de Bonnevaux) "….in nemore de Barbarino…"

XIVème siècle : Revel - Barbarin

Fenêtre trilobée de l'ancien oratoire de la famille de Revel Barbarin au 14ème siècleLes premières pierres de la bâtisse actuelle ont été posées au début du XIVème siècle. C’est François de Revel et son fils Reynaud qui ont commencé à ériger cette maison-forte (ADI 8 B 292 f° 263-274v°). Le fief de Barbarin a été concédé à cette branche cadette qui s’installe près du château de son aînée, complétant une ligne militaire dominant la plaine de la Bièvre Valloire. Jehan de Barbarin de Revel est le plus ancien seigneur connu portant le nom de Barbarin.

XVème siècle : Roussillon - Saussac

Armes de la famille de Saussac 1er Baron du Velay seigneur de Barbarin1441 : la maison forte appartient à Marie de Roussillon et à son époux Josserand de Saussac (ADI B41 38-ADI B4138) premier Baron du Velay. Ils agrandissent la maison forte par l’adjonction d’une aile et d’importants communs formant haute cour et basse cour. C’est Marie de Roussillon qui commandite les deux grandes salles peintes. L’acte de vente de la paroisse de Monsteroux par le seigneur de Milieu a été signé dans la salle haute, plus tard cette commune s’appellera Monsteroux-Milieu. Dans l’actuelle salle à manger, on peut voir un linteau de porte aux armes de cette famille, c’est d’ailleurs la seule représentation connue.

XVIème siècle : Saussac - Émé de Saint Jullien

25 juillet 1565 : Jean-François de Saussac, seigneur de Barbarin acquiert la seigneurie de Revel (le château et sa terre) (ADI 1 G 24)
Richard Melchior de Saussac , revendra Barbarin le 16 juin 1586 au prix de 12 000 écus (ADI 3 E 1140) à Octavien Émé de Saint Jullien (1551-1624) Conseiller du Roi, Président au Parlement du Dauphiné. Ces possessions marquent l’influence de cette illustre famille en bas Dauphiné. Nous lui devons la tour ronde du château.

XVIIème siècle : Émé de Saint Jullien de Marcieu

Octavien Émé de St Julien Président du parlement du Dauphiné seigneur du Touvet et de Barbarin

Le seigneur de Barbarin est Ennemond Émé de Saint Jullien, baron de Marcieu (1605-1670). Un inventaire du 21 janvier 1640 : "... Des biens meubles, immeubles, bestiaux, semences et autres choses dépendant de la maison forte de Barbarin et des domaines en dépendant remis à Louis Trouillet fermier des biens par Messire Ennemond Émé de Saint Jullien seigneur de Marcieu et des dit biens de la maison forte de Barbarin pour le prix annuel de 1500 livres 4 pourceaux, 30 chapons…" (ADI E 1140).

Porte du 16ème siècle Octavien Émé de St Julien était seigneurdu Touvet et de Barbarin

 

Virginie de Monteynard entreprit des travaux : "prix fait des réparations du château de Barbarin par dame Virginie Guiffrey de Monteynard femme de Messire Ennemond Émé de Marcieu à Antoine Gautier charpentier à Beaurepaire pour le prix de 39 livres du 12 février 1640" (ADI 3 E 1140).

 

XVIIIème siècle : Émé de Saint Jullien de Marcieu - Lamaletie

Laurent Joseph 2ème Marquis de Marcieu 1676-1742 est seigneur de Barbarin, il a épousé Gabrielle de Mistral de Montmirail 1698-1770. La maison forte est devenue une demeure d’agrément : sa façade Sud percée de 23 fenêtres donne sur une cour avec en entrant à l’Est les écuries. Sous cette cour en terrasse les jardins du château. La construction de la grande grange (700 m2) dura plusieurs années comme nous le montre les clés de voûtes des portes Sud Est et Sud Ouest qui sont datées 1728 et 1732. Il reste le pressoir et la sellerie de ce grand bâtiment ruiné.

En 1745, c’est Gabrielle de Mistral, Marquise de Marcieu, veuve de Laurent-Joseph qui vendit Barbarin "…moyennant la somme de 50 000 livres…" après 159 ans de possession.

"… à Grenoble fut présente haute et puissante dame Françoise Gabrielle de Mistral, marquise de Montmirail, baronne de Crépol et Chandieu, de Monteynard… veuve du seigneur du Touvet et de Barbarin… qui vend à Messire Pierre Hilaire de Lamalétie, Chevalier, Trésorier général de France en la généralité de cette province du Dauphiné le château, fief et maison forte de Barbarin situé à Pisieu mandement de Revel élection de Vienne droits honorifiques et autres en dépendant …." 10 juillet 1745 (ADI 3 E 1140)

Qualité du fief de Barbarin

Les plans du domaine à la fin du 18ème siècle"Ce fief est absolument indépendant de la seigneurie de Revel, il ne relève que du Haut Domaine de la Couronne, en sorte que le seigneur possesseur de ce fief a la propriété la plus utile seigneuriale et directe qu’il soit possible de réunir. Revel au contraire n’est qu’un arrière fief des archevêques de Vienne n’a point l’honneur d’être de la mouvance immédiate de sa Majesté, elle est en cela inférieure au fief de Barbarin à qui même le seigneur de Revel doit des censives…" Extrait d’un procès dont le délibéré eu lieu à Paris le 22 juin 1767

Il n’est pas fait état de pillage à la Révolution. 1er aout 1789 : lettre de la municipalité de Beaurepaire à celle de Moras : "Messieurs, Revel dans le moment demande du secours pour eux et pour Barbarin, nous partons venez nous joindre à Barbarin…" (archives de la commune de Beaurepaire).

Pierre Hilaire de Lamaletie déposera plus tard l’ensemble du terrier de Barbarin à la commune de Beaurepaire. Ce sont les héritiers de son épouse qui revendront Barbarin. Un inventaire détaillé est réalisé décrivant le château et le mobilier.

XIXème siècle : Lamaletie - Luzy de Pélissac - Barrin de Champrond

On trouvait dans la salle à manger aux gypserie : "Art 161 : une douzaine d’assiettes de soupe, quatre douzaine d’assiettes, huit compotiers faïence de Strasbourg, quatre rideaux de fenêtres en indienne bleue…". On dénombre dans cet inventaire 108 assiettes et une trentaine de pièces de forme. Cette pièce aujourd’hui est située au même endroit avec ses décors de gypseries. Le reste de l’inventaire nous décrit le contenu des pièces au fur et à mesure de l’avancée du notaire dans le château, on retrouve le même plan aujourd’hui.

Le domaine est acquis par François Aimé de Luzy, Marquis de Pélissac (1796-1851). Il n’eut que des filles. Important propriétaire terrien, militaire, Garde du corps du Roi Louis XVIII (archives Luzy château de Bresson), puis maire de Revel. Il fit construire les écuries à l’arrière du château ainsi que la ferme qui jouxte la grange à l’Est.

1874 : Le Baron Léon Emilien de Barrin de Champrond (1829–1902) et son épouse vivent à Barbarin et gèrent plusieurs centaines d’hectares et de nombreuses fermes. Un texte local nous dit que "…Monsieur Léon de Barrin est enterré avec son cheval devant Barbarin…" (archives privées Famille de Barrin de Champrond).

XXème - XXIème : Barrin de Champrond - Effantin - Seigle

Le Baron Joseph de Barrin de Champrond propriétaire de Barbarin au début du 20ème siècle

A son décès (17 mai 1923) la Baronne Jacqueline de Barrin née de Mauléon Narbonne lègue Barbarin et son domaine à Joseph de Barrin (1915-1998) qui vendra le château et seulement celui-ci en 1984 à Christophe Effantin. Le château se trouve ainsi isolé de son domaine, cet ensemble était resté cohérent et uni depuis le XIVème siècle.

Le 29 mai 1993, le château est vendu à Philippe Seigle

Le 6 juin 2003 l’ensemble est à nouveau rendu cohérent par l’acquisition de la ferme, de la grange, des dépendances jouxtant le château et d’une partie des terres.

Château de Barbarin découverte de peintures murales du XVème Les oiseaux château de Barbarin